LE MAMMOUTH

Durant environ 100 000 ans, au cours du quaternaire, le mammouth a vécu dans presque toute l’Europe. Lors de la dernière glaciation, il a pénétré en Amérique du Nord par le détroit de Béring, alors émergé. Pendant tout ce temps, il fut contemporain de l’homme d’Europe, comme en témoignent les peintures rupestres et les objets sculptés qui le représentent.


Sa taille était comparable à celle de l’éléphant d’Asie. Il partage aussi, avec ce dernier, la même structure des molaires à crêtes nombreuses et parallèles. Il diffère de l’éléphant d’Afrique dont la surface des molaires porte des crêtes en losange.

Les défenses recourbées du mammouth, qui sont de longues incisives, atteignaient jusqu’à 4 mètres. Comme les éléphants actuels, le mammouth ne possédait qu’une seule molaire fonctionnelle par demi-mâchoire. Celle-ci était remplacée, après usure, par la molaire située en arrière. Ce mode d’irruption dentaire est unique aux éléphants et au mammouth.

Habitués des climats froids, son corps était couvert d’une fourrure de laine épaisse et de poils (les jarres) qui pouvaient avoir 50 centimètres.

Les derniers représentants de Mammuthus primigenius se sont éteints il y a environ 10 000 à 11 000 ans, à la fin de la dernière période glaciaire.

De nos jours, les défenses de mammouth sont découvertes au fond de la mer du Nord ou sous le sol gelé de la Sibérie ou de l’Alaska, principalement lors de constructions, de rénovations ou d’excavations dans les mines.

Pendant leur long séjour sous terre, elles ont absorbé des minéraux qui peuvent les avoir colorées. Les parties les plus exposées aux éléments présentent une variété de teintes allant du brun, de l’orange en passant par le verdâtre ou le bleuté. L’ivoire du centre de la défense a, quant à elle, conservé sa teinte blanc crème.

L’ivoire de mammouth étant fossilisée, son commerce est donc parfaitement légal dans tous les pays (contrairement à l’ivoire d’éléphant dont la vente est fortement réglementée). Il est généralement facile d’identifier l’ivoire de mammouth (avec ses fissures et couleurs caractéristiques) sauf lorsque le morceau d’ivoire provient de l’intérieur de la défense où il est de couleur ivoire / blanc-crème. Dans ce cas, il faut se fier aux lignes de Schreger pour identifier si l’ivoire provient d’un mammouth ou d’un éléphant.

Pour identifier la source d’un morceau d’ivoire, il suffit d’observer de près une tranche et de vérifier l’angle formé par le croisement des lignes de Schreger. Si l’angle est plus petit que 90 degrés, le morceau d’ivoire provient d’un mammouth. Si l’angle est plus grand que 115 degrés, il s’agit d’un morceau d’ivoire d’éléphant.